1993 • 1995 • Limites
Journal 1992
Je cherche à longueur de journée et regarde dehors avec une nouvelle habitude, celle de ne plus rien voir.
Perdu comme au bord d’une piste de danse, extérieur au mouvement.
Je me rassure en observant ceux qui dansent mal !
Ma seule occupation est de vieillir, ne surtout faire que ça.
Puis il me semble parfois être traversé par un éclair alors je prévois un pas en avant, une épreuve supplémentaire. Je deviens légèrement plus attentif, plus prêt et je me souviens des bouffées de bonheur, celles qu’on respire pour rien, juste pour respirer.
Médiathèque de Saint Herblain
Réalisation d’un triptyque et d’une exposition.
L’exposition
Kichevo (Macédoine)
Durant le conflit en Bosnie et au Kosovo. Apporter une aide à cette petite commune de la région sud de l’ancienne Yougoslavie. La Macédoine du nord n’avait pas encore trouvé son nom. La Grèce avait fermé sa frontière sous prétexte que le nom lui appartenait. La guerre au nord, l’Albanie et la Bulgarie de chaque côté n’étaient pas des portes vers l’Europe.
Turón (Andalousie)
Au bord de l’Europe et de la Méditerranée, vivre l’inconfort de l’ailleurs dans un petit village où les habitants avaient de l’eau au robinet seulement deux ou trois heures par semaines si ce n’était pas toutes les deux ou trois semaines.
Générosité de Tomás
Tomás, propriétaire du seul bar dans le village avait la garde d’un jardin qu’il entretenait derrière la montagne. Il y plantait des fèves, des oignons, des tomates avec l’assurance que tout pousserait sans problème. Ses petits carrés de potager étaient protégés par des citronniers de différentes variétés. Souvent on le voyait partir du village avec ses deux mules dont l’une servirait à porter ses légumes.
Un jour je me trouvais sur son chemin dans une rue du village, au volant de ma voiture toutes fenêtres ouvertes, nous nous sommes arrêtés pour nous saluer. Dans les paniers de sa seconde mule il puisa à bras le corps un énorme bouquet de fèves qu’il venait de récolter, il me le lança à travers les fenêtres de la voiture et recommença en riant à pleines dents en levant les bras au ciel tout en me disant : ¡ qué alegria !
La chocolaterie Poulain
Une commande de la ville de Blois avec les urbanistes comme interlocuteurs.
La chocolaterie déménageait dans de nouveaux locaux au nord de la ville, l’ancienne était en attente de restauration et réaménagement. L’École de la nature et du paysage y a été installée quelques années plus tard.
Silence
Suite… 1996 • 1999 • Transmission